Je n'ai pas vraiment accroché...
Malgré toutes les critiques positives qui ont accueilli la sortie de ce livre lors de la rentrée littéraire 2010, je dois dire que je n'ai pas accroché. Peut-être que les histoires de famille ne me passionnent pas... ce livre m'a fait (un peu) penser au Val de Grâce de Colombe Schneck, à ces auteurs qui vous emmènent jusqu'aux tréfonds des secrets qui nourrissent notre enfance, des drames qui se trament dans chaque foyer. Je n'aime pas vraiment ce type d'ouvrage, je m'en rend compte. Découper au scalpel les âmes, oui, je trouve que c'est un beau rôle pour un écrivain. Mais remuer des névroses individuelles, bof.
La différence majeure avec le livre de Schneck (si on peut appeler ce déballage lourdingue un livre...) c'est qu'ici Anne Berest respecte la forme du roman. Il y a bien une histoire autour de ces trois soeurs rousses, dont la mère est morte lorsqu'elles étaient petites, et dont le fantôme fantasmé et adoré laisse peu de place à la nouvelle compagne de leur père. La dite compagne va se fâcher alors lors d'une énième provocation d'une des soeurs, et laisse échapper l'idée que l'une d'elles ne serait pas la fille de son père...
Entre l'aînée, convaincue que c'est d'elle dont il s'agit, la moyenne (l'héroïne du roman) qui est dépassée par sa propre vie, et la dernière, dont la place est bien celle de la "petite", chacune a son propre vécu par rapport au père, à la belle-mère, à l'image de la mère défunte. Chacune a sa propre gestion de sa filiation, et chacune compose comme elle peut avec.
Je ne dirais pas que c'est mal écrit, ou ininteressant. La chute d'ailleurs est bien trouvée, même si le ressort est éculé. Pourquoi pas donc... mais pas pour moi!
La fille de son père, de Anne Berest. Editions Points. 145 pages.
C'est la dernière fois que l'on m'y prendra! Le sujet du couple m’intéressant, j'ai retenté un ouvrage de cet auteur (j'avais lu Oscar et la dame rose et j'avais trouvé ça moyen). La recette semble la même a chaque fois; une écriture simple (ces romans appelés "de gare"), idées usées mais qui ont le mérite de plaire et de parler au plus grand nombre. Sauf que ce n'est pas vraiment ce qui m'attire en matière de littérature... Exemple: "Avoir" confiance. On n' "à" jamais confiance. La confiance ne se possède pas. Ça se donne. On "fait" confiance." Mai comme c'est FACILE! Quelle tarte à la crème!!
Schmitt nous raconte l'histoire d'un homme qui rentre chez lui, avec sa femme, suite à un accident qui lui a fait perdre la mémoire (le bon vieux coup de l'amnésie... le spitch a lui seul est d'une banalité effarante...). Il la questionne, afin de savoir quel homme il était, mais surtout quel mari. Elle lui dresse le portrait d'un homme contradictoire, et lui pressent une certaine rancoeur de sa part, mais à quoi est-t-elle due? Monté comme une pièce de théâtre (adapté d'ailleurs au théâtre par la suite), la majorité du roman est composé de dialogues. L'échange entre le couple est pareil à un match de ping-pong, la balle sans cesse renvoyée d'un camp à l'autre.
Bon allez, soyons conformiste. J'ai aimé quelques passages des dialogues de fin. Même s'ils étaient faciles. Alors oui, si ça vous chante, prenez-le avec vous la prochaine fois ou vous avez envie de lire un truc pas trop complexe...genre à la plage....ou dans une gare.
Petits crimes conjugaux, de Eric-Emmanuel Schmitt. Editions Albin Michel. 126 pages.